Quand l’Allemagne éternue, l’Italie s’enrhume…

Le ralentissement économique de l’Allemagne a des répercussions en Italie, notamment dans les régions industrielles du Nord du pays. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le gouvernement italien, qui compte sur leur dynamisme pour contrôler le niveau d’endettement du pays. 

L’Allemagne frôle la récession, et n’y a échappé que de justesse au troisième trimestre, avec un faible 0,1 % de croissance. Récemment, nos voisins de l’Est ont montré des signes de reprise, mais leur croissance ne devrait pas dépasser 1% cette année et l’année prochaine.  

Le premier partenaire commercial de l’Italie

La contagion s’explique par le fait que l’Allemagne est le premier partenaire commercial de l’Italie. L’année dernière, la première a importé 58 milliards d’euros de produits pour la plupart industriels à la seconde. Les ¾ de ces importations proviennent de 5 régions du nord de l’Italie : la Lombardie, le Piémont, la Toscane, l’Emilie-Romagne et la Vénétie. 

En Lombardie et dans le Piémont, en particulier, on trouve un certain nombre d’entreprises spécialisées dans la fabrication de pièces détachées pour l’automobile. Turin, capitale de la Lombardie, est d’ailleurs le berceau de Fiat. Pour la Fonderia di Torbole, un fabricant de freins à disque de Brescia, l’Allemagne représente un tiers des débouchés pour les 160 millions d’euros de marchandises produites annuellement. La firme compte Volkswagen AG parmi ses plus illustres clients. 

Les analyses de la banque italienne Intesa Sanpaolo montrent que 91 districts industriels de l’Italie ont constaté une baisse de leurs ventes vers l’Allemagne. Outre le secteur automobile, cette tendance est aussi visible dans les secteurs de la Chimie, du caoutchouc, du textile et de l’agro-alimentaire. 

D’autres menaces

“Il n’y a pas qu’un problème allemand, il y a aussi l’incertitude sur la guerre des droits de douane entre les États-Unis et la Chine, et le Brexit”, commente Giuseppe Pasini, président de l’Association industrielle de Brescia, près de Milan. Jamie Rush, économiste européen en chef de Bloomberg Economics à Londres, partage cet avis. Selon lui, l’incertitude liée aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine a encore plus d’impact pour la croissance de l’Italie, comme pour le reste de la zone euro. Il prédit que la croissance moyenne en 2019 du bloc devrait être la plus faible en six ans.

Les exportations vers l’Allemagne de Brembo SpA, le premier fabricant mondial de freins à disque, ont ainsi chuté de 14% sur les 3 premiers trimestres de cette année. Mais ses ventes en Italie sont aussi en recul de 2,5%, et ses exportations vers la France, de 5,5%.

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