En 2018, 2.760 colis ont été postés dans le monde… à chaque seconde.
Le monde a expédié 87 milliards de paquets en 2018, selon les chiffres de la firme spécialisée Pitney Bowes, et repris par Axios et Korii. Cela représente une hausse 17% par rapport à 2017, année au cours de laquelle 74,4 milliards de colis avaient été postés.
Cette forte croissance est en grande partie imputable à l’essor des géants de l’e-commerce comme Amazon, Alibaba, Rakuten ou encore Wish.
Par ailleurs, la Chine, avec ses 1,4 milliard d’habitants, représente à elle seule 60% des envois postaux (50,5 milliards de paquets), loin devant les États-Unis (12,5 milliards) et le Japon (9,4 milliards).
Conséquences environnementales…
Une telle quantité de colis et un tel rythme de croissance soulèvent de nombreuses inquiétudes concernant l’impact de l’e-commerce sur l’environnement. À la base, la livraison à domicile constitue un mode de consommation moins polluant que les magasins physiques puisqu’il permet d’éviter les nombreux trajets d’une multitude de clients vers les enseignes.
Mais la donne est en train de changer, sous l’impulsion des géants de l’e-commerce et de leur quête effrénée de vitesse de livraison. ‘Il existe des bénéfices environnementaux à l’e-commerce, mais ceux-ci sont en train de disparaître au fur et à mesure que les délais de livraison s’accélèrent’, confirme Miguel Jaller, professeur à l’Université publique de Davis en Californie, au site d’Axios. ‘Cela va à l’encontre de tout ce que le secteur de la livraison de colis a pu accomplir en termes d’efficacité.’
De plus, les abonnements qui proposent la livraison gratuite à leurs souscripteurs les incitent à se faire livrer régulièrement de petites commandes, plutôt que ponctuellement des paquets contenant plusieurs articles.
… Et conséquences politiques
Le boom de l’e-commerce engendre également des tensions politiques.
Aux États-Unis, Donald Trump n’apprécient guère les subventions qu’Amazon a reçues de la part de l’US Postal Service (USPS), la poste américaine.
Et sur la scène internationale, le président américain a vivement critiqué le laxisme des services postaux chinois dans leur recherche d’envois de Fentanyl vers les États-Unis, où le stupéfiant analgésique est l’un des principaux acteurs de la crise des opioïdes, explique le site Korii.
Cette réflexion peut d’ailleurs être étendue à l’envoi de drogues en général, cette pratique illégale profitant de la hausse du nombre de colis pour mieux se fondre dans la masse.
Enfin, Donald Trump toujours ne voit pas d’un bon œil que l’arrivée massive de produits chinois sur le marché américain soit subventionnée par l’USPS, qui supporte le coût des livraisons finales au sein du pays. La crise fut telle que les États-Unis ont même récemment menacé de quitter l’Union postale universelle (UPU).